Lis avec moi œuvre depuis plus de 30 ans pour ouvrir, par l'intermédiaire du livre, l'accès aux histoires, à l'imaginaire, au langage poétique et littéraire, à des bébés, enfants, adolescents et adultes en difficulté avec l'écrit.

Grace à un réseau de lecteurs bénévoles et salariés professionnalisés à la lecture orale, Lis avec moi intervient pour restaurer l’expérience sensible de la lecture dans différents lieux : crèches, écoles, bibliothèques centres de loisirs, consultations PMI, hôpitaux, centres d’accueil d’urgence, centres pénitentiaires, foyers de personnes âgées dans toute la région Nord Pas de Calais…

Ce vendredi 14 octobre, douze bénévoles de l’association ont participé, toute la journée au Grand Bleu, à un stage de lecture à voix haute encadré par Agnès Sajaloli, assistée de Maud Leroy, metteurs en scène.

Autour d’albums, tels que La petite poule rousse ou encore Le cochon dans la mare, les bénévoles, rompus à l’exercice de la lecture, ont pu régénérer leur propre plaisir de lire ces histoires pour les faire partager encore davantage auprès de leur auditoire.

A la fin de la journée, un échan ge s’amorce pour que chaque participant puisse exprimer ses impressions sur le stage. L’une d’elle, Florence, la première à prendre la parole, avoue en riant : « J’ai pris beaucoup de plaisir à lire Le cochon dans la mare, parce que je savais déjà imiter le cochon, maintenant, le canard et presque l’oie ». On sent bien que l’ambiance est très détendue et que c’est loin d’être le premier éclat de rire de la journée.

Agnès réagit en disant : « C’est en s’autorisant à jouer le sous-texte des albums pour enfants, à oser jouer avec ses propres humeurs, à émettre des sons, que l’on donne une personnalité aux protagonistes de l’histoire et qu’on les fait vivre ».

Brigitte prend la parole à son tour : « L’école nous apprend à lire, à considérer le livre comme un objet « sacré » ou « patrimonial » en prenant garde au « respect du texte ». C’est bien. On est convaincu par ce que l’on fait. Mais on en oublie parfois notre propre plaisir de jeu. En tant que lecteur, on se « cache » souvent derrière le livre. On privilégie les histoires plutôt que notre présence. Maintenant on a pris conscience que l’on existe en tant que lecteur. »

Une autre participante ajoute : « Ca m’a fait beaucoup de bien de prendre de la liberté par rapport à l’objet livre. Avant, j’avais tendance à m’accrocher au livre comme à une bouée de sauvetage. Je n’étais pas à l’aise avec la manipulation du livre devant le public. Ces quelques heures m’ont permis d’engager davantage mon corps dans la lecture. J’ai senti que le livre, en tant qu’objet, pouvait devenir un réel complice plutôt qu’une contrainte. »

Anne-Marie conclut : « J’ai vraiment vécu l’adage qui dit qu’un livre a toujours deux auteurs : celui qui écrit et celui qui lit. ». Agnès ajoute : « Et il y en a même un troisième : celui qui écoute et qui réagit. »

D’autres stages de lecture orale encadrés par Le Grand Bleu sont prévus cette année dans tout le département du Nord avec la Fédération Laïque des Associations Socio-Educatives du Nord (FLASEN), L’Ecole des Grands Parents Européens (EGPE), et la Délégation Académique à la Formation des Personnels (DAFOP).

Par ailleurs, Le Grand Bleu propose, cette saison encore, quatre salons de lecture Carnets d’artistes, L’art du vivant, Formes et métamorphoses, Récits d’adolescence.